Titre : Les Haut Conteurs : Roi Vampire
Auteurs : Patrick McSpare et Olivier Peru
Maison d'édition : Scrineo Jeunesse
Ma note : ❤❤❤❤❤
Tout d’abord, une chose, qui n’a rien à voir avec l’histoire, m’a beaucoup plu : la police de caractères utilisée dans cette édition. Elle correspond parfaitement à l’univers fantastique, et c’est déjà un bon point pour nous donner envie de lire et de rentrer dans le thème.
Comme il s’agit d’un deuxième volet, j’appréhendais un peu la manière avec laquelle les auteurs allaient faire passer le résumé du premier tome, comme c’est le cas dans toutes les sagas. Etant donné que j’ai lu les deux tomes d’affilé, je craignais une répétition écrasante et longue. Et bien j’ai été très agréablement surprise. Aucune lourdeur, un rappel des personnages et de l’histoire simple et concret. Un bon début.
Les Haut Conteurs désignent les membres d’un Ordre qui ont pour but de raconter des histoires plus stupéfiantes les unes que les autres. Ils n’ont pas de pouvoir particulier si ce n’est la voix des rois, don rare, pour pouvoir captiver leur auditoire. Roland, le jeune héros qu’on suit, est le plus jeune Haut Conteur de l’histoire. A 13 ans, il était un garçon rêveur, fils d’aubergiste au destin tout tracé : reprendre l’auberge familiale et ne jamais quitter son village. Il ne s’attendait pas à être embarqué dans des aventures aussi folles qu’effrayantes, remplies d’êtres maléfiques. Bien évidemment, il n’est pas seul.
Les personnages principaux, au nombre de quatre dans ce tome, sont tous très particuliers. Roland est en pleine évolution par rapport au premier tome. L’écriture, les éléments de l’histoire, et sa personnalité décrite illustrent bien cette maturation. Mathilde la Patiente reste la femme dure, protectrice mais attentionnée et amusante quand elle le décide du premier tome ; Ruppert l’Archiviste est le cerveau du groupe et ses interventions sont toujours intéressantes ; Salim l’Insondable, est celui qui m’a la plus conquise. En effet, comme son surnom l’indique, Salim est muet, et son visage ne révèle aucune de ses pensées, cependant, il est extrêmement touchant. Cela peut paraître contradictoire, mais c’est bien la preuve de la qualité de l’écriture. Chaque personnage a son importance, et l’intrigue en elle-même nous oblige à porter notre attention sur chacun d’eux, puisqu’il faut trouver quel est le traitre parmi eux.
Tout au long du roman, les tons sont bien répartis : l’humour rompt avec les épreuves, les conflits, et il tombe toujours à point. Il rajoute cette touche de complicité entre les personnages qui nous permet de nous identifier et de nous accrocher à eux. Le héros restant très jeune, il n’y a aucune histoire d’amour profonde, mais on sent son attirance pour les quelques demoiselles de son âge qu’il rencontre, et ses réactions sont amusantes.
L’histoire se déroule en 1190, et l’arrière plan historique soigné est très fructifiant. Le vocabulaire employé qui y correspond (avec l’association de notes en bas de page) nous dresse encore mieux le décor et donne d’avantage de relief à l’intrigue.
Les scènes d’action, c’est-à-dire principalement de combats contre les démons, leurs pires ennemis, sont prenantes, rythmées, on ne s’ennuie pas, il n’y a pas de longueur dans les descriptions, l’angoisse de la mort est perceptible, on vibre avec les personnages.
L’ensemble du roman est captivant, les éléments se raccrochent tous les uns aux autres, et il est ainsi difficile de lâcher l’intrigue d’un bout à l’autre. L’avantage est qu’il se lit relativement vite. Les personnages ont de quoi faire et le lecteur est emporté dans leur mission.
J’aurais juste un point négatif à relever : dans le premier tome et dans les 20 premiers chapitres du deuxième, j’étais emballée par le fait que les auteurs, à aucun moment, ne relatent les histoires racontées par les Haut Conteurs. Les ellipses étaient à chaque fois les bienvenues, le mystère restait complet. Mais le dernier chapitre est consacré à la première histoire contée par Roland, histoire qu’on connait déjà puisqu’il s’agit de celle du premier tome, et cela m’a un peu (beaucoup) déçue. J’aurais préféré continuer à imaginer ces histoires presque magiques. Je pense que les mots sont trop faibles pour rivaliser avec la voix des rois.
Lecture dans le cadre d'un partenariat sur A&M
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